Rapide recension de L’Homme fidèle (2018) de Louis Garrel. Le film séduit au début par les idées qui président à sa narration, sans doute nées de la plume de Jean-Claude Carrière qui co-signe le scénario avec Garrel. Trois personnages content le récit en voix off, Abel (Louis Garrel), l’homme fidèle du titre, Marianne (Laetitia Casta) qui l’a quitté il y a dix ans pour son meilleur ami et Eve (Lily-Rose Depp), la petite soeur du précédent, polyphonie narrative souvent utilisée en littérature mais pas assez au cinéma. Le jeune fils de Marianne manipule les adultes après la mort de son père par une série de révélations troubles destinées à éloigner Abel de Marianne. On se prend à espérer un récit chabrolien (que laisse d’ailleurs augurer un titre semblant faire écho à La femme infidèle de Chabrol) émaillé des trouvailles d’un Carrière qui écrivit pour Bunuel.
Hélas, les bonnes intentions de départ ne sont pas confirmées par la suite du récit. La polyphonie narrative initiale finit par disparaitre. Les facéties du destin cèdent la place à des choix des personnages auxquels on ne croit pas (Marianne met à l’épreuve l’amour d’Abel d’une bien étrange façon). Surtout, le personnage d’Eve vient se substituer au jeune fils en tant qu’élément disruptif du récit. Erreur fatale car c’est un personnage sans intérêt (la diction de Lily-Rose est de surcroit déficiente). Ajoutons que la mise en scène peu inspirée n’est pas à la hauteur des idées du scénario (ainsi dans la scène inaugurale), comme trop souvent dans ce genre de production française prétendant s’inscrire dans le sillage de la Nouvelle Vague (laquelle était pourtant inventive en matière de mise en scène). Autant de réserves qui font que le film n’a pas autre chose à offrir qu’un amusement passager et relatif. C’est dommage car Garrel et Casta jouent très bien, lui assez fin dans ses réactions, elle émouvante par son visage à la fois beau et grave ; leur relation de couple de cinéma aurait mérité un meilleur écrin. Faisons le voeu que ce ne soit que partie remise.
Strum
Garrel, Casto et Lily truc, je zappe.
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Garrel et Casta son très bien. Lily-Rose Depp vraiment pas bonne.
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Je n’aime pas Louis Garrel… Je n’ai vu aucun film pour l’instant où je l’ai trouvé convaincant…
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Je n’ai pas pour lui de prédilection particulière mais force m’est de reconnaitre qu’il est devenu ces dernières années un bon acteur.
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Tu n’as pas vu Un peuple et son roi ? Son Robespierre, tu n’y crois pas.
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Non, je ne l’ai pas vu.
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Tu as évité l’un des pires films de 2018 alors. 😉
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Tu ne donnes pas envie, mais la révolution française, c’est toujours un sujet difficile.
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Certains s’en sont bien sortis cependant.
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J’ai hésité hier soir pour mon premier film de l’année…. entre « L’homme fidèle » et « Wild Life » – et suis content (après cette lecture dominicale ici) d’avoir choisi le film tiré sur le livre de Richard Ford (un autre Ford diras-tu….)
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Presque pareil sauf que j’aurais dû voir Wild Life.
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‘Quand on fait dans la fidélité, parfois on s’épuise.’
Pas envie donc 😉
N’empêche, belle & heureuse année Strum.
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De même Ronnie, on ne la fête jamais assez ! 🙂 Sinon, je ne conseille pas le film malgré Laetitia Casta et Louis Garrel qui se révèlent ici bons acteurs.
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Oui c’est dommage. Ça commence très bien. Le personnage du gamin est inquiétant et il est abandonné. Le personnage de Lily Rose Depp n’est pas intéressant et comme je le dis « elle n’imprime pas la pellicule ».
Louis Garrel et Laetitia Casta jouent vraiment bien mais certaines scènes sonnent faux. Notamment celle où elle lui propose « le deal »…
Et puis je pensais qu’on s’orientait vers un thriller et c’est finalement assez guimauve.
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Exactement. Lily-Rose Depp n’a aucune présence et je n’ai pas cru à la proposition incongrue de Casta alors que le film aurait pu s’orienter vers un thriller chabrolien via l’enfant.
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