Il Etait une fois la révolution de Sergio Leone : Juan et John, Ennio et Edda

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Le cinéma de Sergio Leone, c’est la rencontre du trivial et du lyrisme. Le trivial visse ses personnages à terre, les pieds dans poussière ; le lyrisme les élève en pensées vers un autre destin qui reste inaccessible (à part dans le cadre d’une fumerie d’opium). Le trivial au début d’Il Etait une fois la révolution (1971), c’est Juan (Rod Steiger) urinant sur des fourmis. Puis le même violant une femme sous le regard d’une caméra indifférente au sort de la femme (puisque seul le point de vue de Juan est représenté, reproche que l’on peut faire a fortiori pour le premier viol d’Il était une fois en Amérique). Le lyrisme est apporté par l’extraordinaire musique d’Ennio Morricone, mais elle ne suffit pas à elle seule à expliquer le souffle de ce film, le plus étonnant, le plus beau, le plus émouvant de Sergio Leone avec Il Etait une fois en Amérique (je suis moins convaincu par la « trilogie des dollars »). Ce qui est le plus frappant ici, c’est la rapidité avec laquelle on passe du trivial au lyrisme comme si la condition de l’homme selon Leone oscillait inexorablement entre instincts primaires et propension au rêve, les deux créant un alliage de boue et d’or mêlés.

La première incursion du lyrisme intervient de manière totalement inattendue lors de la rencontre entre Juan, bandit mexicain, et John (James Coburn), un révolutionnaire irlandais dont les talents d’artificier ont été mis au service de la révolution mexicaine de 1910. Au moment où Juan lui propose une association, John se souvient des images de son passé, un passé heureux où sous le nom de Sean (John étant le même nom américanisé), il servait la cause d’une Irlande libre avec un ami, les deux hommes partageant la couche d’une même femme. Jusque là, la trivialité et l’ironie de Leone avaient triomphé, accentuées par le jeu exubérant et inégal de Steiger (qui finit heureusement par trouver la bonne mesure – à l’origine, Eli Wallach devait jouer le personnage, prolongement du Tuco du Bon, la brute et le truand). Mais soudain, la douleur d’un passé révolu, perdu à jamais, surgit. La musique de Morricone, où l’on reconnait la voix fidèle d’Edda Dell’Orso, incarne ce passé (« Sean, Sean » dit la chanson). C’est une complainte si belle qu’elle fait imaginer cette douleur alors même que seules quelques images du passé de Sean/John nous sont montrées à intervalle régulier, sa propre histoire faisant écho à celle du film.

Ce mélange de trivialité et de lyrisme continuera à courir tout le long du récit pour finir par se fondre dans la tragédie d’un destin mélancolique, celui de Juan, qui ne rêve que de dévaliser la banque de Mesa Verde et deviendra un héros de la révolution par accident. Car Il Etait une fois la révolution raconte l’histoire d’amitié entre Juan et John mais aussi l’impossible survie de l’idéal révolutionnaire et les ruses de l’Histoire qui le pervertissent, à supposer qu’il soit pur au départ, ce qu’il n’est pas. Le concept de révolution porte en lui-même son propre germe de destruction et lorsqu’elle advient, avec son cycle de violences et de représailles, elle ne peut qu’être terrible et sanguinaire. Ce n’est pas seulement le constat de Mao Tsé-Toung dont une citation ouvre le film, c’est la leçon de toutes les révolutions de l’Histoire. John sait déjà cela car il a vécu une révolution avortée en Irlande. C’est un intellectuel qui lit Bakounine mais il a perdu ses illusions et n’a plus foi qu’en la dynamite. S’il se laisse embarquer dans une nouvelle aventure avec Juan, c’est peut-être parce que revivre une épopée révolutionnaire le rapproche par les sentiments revécus de ce passé en Irlande qui lui est si cher. Mais c’est plus sûrement parce qu’il se prend d’amitié pour Juan, ce « voleur de poules » plus lucide qu’il n’en a l’air. Juan a beau être analphabète il sait d’instinct le prix sanglant que réclame aux plus démunis l’Ogre révolutionnaire et il ne veut pas du métier de rebelle « si c’est pour devenir général comme Pancho Villa ». Pourtant, l’impulsion révolutionnaire pourrait chez lui se nourrir des années d’humiliations infligées par une classe dirigeante corrompue et ignorante de sa propre médiocrité (voir la scène d’ouverture dans la diligence). Et c’est sans compter sur une autre forme de ruse ; non plus celle de l’Histoire, mais celle du « destin » qui lui fait investir une prison politique quand il croit dévaliser une banque.

Dans l’esprit de Leone, Juan et John forment les faces d’une même médaille (leur nom similaire n’est pas un hasard), celle des masses, des héros, qui travaillent à la révolution et aux détriments desquels celle-ci finit toujours par se faire à un moment ou un autre après la fin ou dans le sillage des utopies. On sait le destin de Trotski, héros de la révolution d’octobre 1917, assassiné à Mexico en 1940 au terme d’une vie d’exil. Comme le proclame aussi le docteur Villega (Romolo Valli) dans son costume blanc, dans la révolution, il y a « ceux qui coordonnent » et « ceux qui combattent ». Les faces d’une même médaille donc, sauf que l’une est plus cruelle que l’autre : Juan perd bien davantage que John l’intellectuel. John a déjà tout perdu, et au fond ce qu’il lui reste à perdre, sa vie, ne lui importe que dans la mesure où elle lui permet encore de revenir en pensées au passé. Piètre consolation malgré la voix d’Edda Dell’Orso qui voudrait nous faire croire le contraire. A l’inverse, au début du film, Juan a une famille (« ma patrie », dit-il), quoiqu’on pense des conditions dans lesquelles il la fait vivre. Progressivement, au fur et à mesure que de western, le récit devient film d’aventures défaisant une à une les illusions de la révolution, que de bandit Juan devient révolutionnaire, que du XIXè siècle des diligences on passe au XXe siècle des blindés allemands, il perdra tout. Ses regards hébétés rendent compte de son impuissance à arrêter le train de l’Histoire qui s’est mis en marche. Le lyrisme était trompeur, le beau souvenir des jours anciens un leurre, car le romantisme de la révolution est un manteau qui cache le vide et la mort, fut-elle chantée par la voix magique d’Edda. Duck, you Sucker, « Plonge, connard » lance le titre original américain. Giu la testa, « Baisse la tête », avertit le titre original italien. Il s’agit de ne pas être pris dans le souffle de la révolution. Juan entendra l’avertissement trop tard, il sera l’idiot de la farce.

Il Etait une fois la révolution, qui commence dans le trivial et le grotesque de sa scène d’ouverture, est traversé de visions dantesques filmées en cinémascope dont l’ampleur progressive s’accorde à sa richesse thématique finale (impossible à prédire au début) : les cadavres s’amoncelant dans la grotte, l’exécution sous la pluie, qui paraissent sortis du Tres de mayo de Goya par leurs couleurs, les tueries de masse à Mesa Verde qui semblent nées de l’imagination d’un dieu cruel mais anticipent les massacres à venir du XXe siècle et rappellent le bilan humain de la révolution mexicaine, estimé à deux millions de morts. Quelques plans de transition absents témoignent de difficultés de montage, mais cela n’est pas gênant car alors la musique prodigieuse de Morricone, charriant tous les sentiments du film, fait le lien.

Strum

PS : Le film est à voir dans le cadre de la rétrospective Sergio Leone à la Cinémathèque, en particulier ce soir à 21h15.

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35 commentaires pour Il Etait une fois la révolution de Sergio Leone : Juan et John, Ennio et Edda

  1. Ronnie dit :

    Beaucoup de tracas lors du ( des ) montage …….
    Imparfait donc, différent et jouissif pour ce qui me concerne.

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    • Strum dit :

      Je déteste le mot ‘jouissif’ pour parler d’un film mais sur le fond d’accord avec toi bien sûr. 🙂 On voit en effet parfois l’absence de certains plans de transition mais ce n’est pas grave car la musique prodigieuse de Morricone fait le lien.

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  2. Ronnie dit :

    Ludique pour jouissif, voire …. les 2.

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  3. J.R dit :

    Et un hommage indirect au Mouchard quand même !
    Une structure un peu lâche sinon, on pourrait le monter et le remonter, l’allonger ou le raccourcir, que ça ne changerai pas grand chose au film. Tarantino n’est plus très loin.
    Je tiens Morricone comme le vrai génie du duo… sans sa musique je ne regarderai sans doute plus aucun des ces films.
    Le discours est moins fumeux que dans Il était une en Amérique, où Leone distingue le bon du mauvais criminel, selon sa morale qui arrive à distinguer un criminel, d’un criminel corrompu.
    Sinon, en effet, Leone comme Peckinpah n’ont pas beaucoup fait avancer la cause des femmes… C’était des représentants de la gauche d’avant Terra Nova : )

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    • J.R dit :

      Je pense que Il était une fois en Amérique, dans une moindre mesure, est comme le Scarface de De Palma, un film qui a profondément abîmé la société. Je ne vais pas me faire que des amis, je pense!

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    • Strum dit :

      Pas vraiment d’accord pour le comparer à Tarantino, qui est beaucoup plus cynique et complaisant avec la violence. Ici, c’est un film mélancolique sur les illusions perdues. C’est déjà devenu très différent de ses premiers films avec Eastwood. Le discours du film est très clair je trouve et pour le coup pas du tout de gauche pour l’époque, d’autant que l’on se situe dans le sillage de 68. Pour moi aussi, sinon, c’est Morricone le vrai génie du duo. L’hommage au Mouchard, c’est à cause du traitre irlandais ou il y a une scène en particulier ? La scène où il regarde l’execution sous la pluie et voit le docteur ? Je suis un peu honteux mais je n’ai pas vu ce Ford depuis très longtemps.

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      • J.R dit :

        De gauche, parce qu’un homme de droite n’aurait aucune mélancolie due aux désillusions de la révolution, c’est très logique, non ?… Et parce que Leone par rapport aux idéaux de l’époque est un homme de gauche, c’est évident. Pour moi gauche et droite, ça ne distingue pas que les libéraux des communistes. Le libéralisme à l’origine est une idéologie qui était située à gauche. Peckinpah n’est pas un conservateur non plus… Sinon ils auraient fait des films très différents.
        Les derniers plans du film ou la jeune femme embrasse les deux révolutionnaires est l’espérance d’une réconciliation… au sein même de la révolution. Leone n’est pas un ennemi de 68, il a largement contribué à l’explosion des valeurs traditionnelles. C’est peut-être difficile à comprendre quand d’anciens ledears de 68 sont aujourd’hui des soutiens d’Emmanuel Marcron, mais là mon propos nous emmenerait trop loin.
        L’hommage au Mouchard, ce sont les références à l’IRA par le prisme d’une histoire d’amitié trahie. D’ailleurs John Ford faisait lui-même semblant de s’appeller Sean – ce que ne confirme pas son état civil.
        Quand à Tarantino je faisais référence à ses longues scènes bavardes qui tiennent lieu d’action, c’est le cas ici aussi.

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        • Strum dit :

          La mélancolie nait en effet ici des désillusions d’une impossible révolution. Reste qu’une certaine gauche est toujours fascinée par l’idée de révolution (a fortiori à l’époque) et que faire un film en 1970 qui critique les révolutions juste après les utopies nées dans le sillage des mai 1968 qui ont eu lieu dans toute l’Europe n’est pas non plus innocent. Quant à la femme à la fin, c’est un souvenir consolateur mais trompeur car il ne résume pas le passé de Sean : c’est une façon d’oublier par le rêve qu’il a lui-même tué son meilleur ami irlandais. Mais peu importe, je suis toujours réticent à classer tel cinéaste à gauche ou à droite, ce n’est pas le propos du cinéma que d’amener à ce genre de classement toujours un peu réducteur. Et tout cela nous emmènerait un peu loin en effet. Pour Tarantino, cependant, je continue de ne pas être convaincu. Il n’y a pas de longues scènes bavardes ici. Tout passe par l’image.

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          • Tietie007 dit :

            Leone était un grand désenchanté de la condition humaine !

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          • J.R. dit :

            Oui tu n’as pas tort quand tu dis : « Reste qu’une certaine gauche est toujours fascinée par l’idée de révolution (a fortiori à l’époque) et que faire un film en 1970 qui critique les révolutions juste après les utopies nées dans le sillage des mai 1968 qui ont eu lieu dans toute l’Europe n’est pas non plus innocent ».
            Je me dis également que j’ai été très dur, en effet, avec le dernier opus : Il était une fois en Amérique. Je préparerais mieux mes commentaires lors de la parution de ta chronique pour argumenté un peu plus sérieusement mon point de vue. Mais quelque chose me gêne dans ce film.
            Sinon le thème principal de Il était une fois la Révolution est peut-être mon préféré de Morricone, mais c’est tellement dur de choisir.
            Bonne rétrospective!
            PS : c’est déjà difficile de se situer sois-même à droite ou à gauche, mais lorsqu’on classe quelqu’un à droite ou gauche, surtout un artiste, c’est pour « simplifier » sa pensée. On classerait difficilement De Mille à gauche, et Godard période Dziga Vertov à droite. J’aurai plutôt du dire que Leone comme Peckinpah sont des modernes.
            La prochaine fois je tournerai sept fois ma souris avant d’envoyer un message : )

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            • Strum dit :

              Moi aussi ce thème est peut-être mon préféré de Morricone. Magnifique. Il Etait une fois en Amérique, je ne le chroniquerai pas avant plusieurs mois, je pense, il faut que je le revois avant de toute façon (je n’aurai pas la possibilité de le voir pendant la rétrospective Leone hélas). Sinon, pas besoin de tourner sept fois ta souris, les commentaires sont faits pour engager le débat alors merci de l’avoir fait ! 🙂

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      • Tietie007 dit :

        Le cinéma de Léone est assez tragique, filant la métaphore sur la trahison des hommes et sur les ravages du temps qui passe.

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  4. Pascale dit :

    Oh zut mon commentaire a disparu. Il faisait considérablement avancer le débat.
    Mèche courte…

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  5. J.R dit :

    Aller pour terminer : ) Pourquoi reprocher à Seconds de n’offrir aucune alternative au désespoir – argument que je partage complètement – et ne pas le reprocher à ce Leone, car s’il critique ici la révolution, les vrais méchants restes quand même les anti-revolutionaires : un état proto-fasciste, une église et une bourgeoisie vendues (la première scène) – il s’est quand débrouiller pour nous foutre un bosh au milieu de la révolution, comme pour ne pas la juger frontalement – bref la droite, l’alternative est à la déroute. Donc ma question : pourquoi aimer le pessimisme, le désespoir, l’ironie d’un Leone mais pas d’un Frankenmeirer ? je suis curieux….

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    • Strum dit :

      Réponse toute trouvée (et puis, c’est la fin de la journée) : Ennio Morricone ! 🙂 L’homme qui transformait le plomb en or. Et puis, il y a beaucoup plus de vie, d’ironie, de petits plaisirs, d’espoir même, dans Giu la testa que dans Seconds, sans compter cette idée de suicide ou de dissolution prégnante dans Seconds, absente ici. Après tout, Juan est toujours vivant. PS : je t’attends pour me prêter main forte sur le fil Seconds !

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      • J.R dit :

        Très très bonne réponse… Pour moi aussi Ennio fait une différence. Ah, ce désespoir qui fait espérer… Un de mes neveux s’appelle Ennio et ce n’est pas par hasard. Alors que je suis bien plus Ward Bond que Lee Van Cleef 😉

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  6. Vincent dit :

    Avec le temps, c’est peut être le Leone que je préfère, parce que c’est son moins calculé, vu la façon dont il s’est retrouvé à devoir assurer la mise en scène. Du coup il y a beaucoup de choses personnelles qu’il faut aller chercher dans son histoire, le fascisme, les soubresauts de l’après-guerre et, en 1971, l’irruption de la violence politique en Italie qui a sans doute relativisé chez eux les choses par rapport aux mouvements d’idées de 68. Le discours de Juan sur la révolution (génial, lucide) a valu a Leone d’être traité de « qualunquista », mais c’est quelque chose que l’on retrouve chez Corbucci, Sollima et quelques autres, cette méfiance pour les grandes idées généreuses qui justifient les massacres, cette critique ironique qui séduisait la gauche non communiste et hérissait les orthodoxes. Bref, ça en fait pour moi un grand film moderne.
    Sur « …L’Amérique », peut être que ce qui est gênant, c’est que le personnage de Noodles est quand même un individu peu reluisant qui viole son amour d’enfance, l’élément qui le rendait le plus sympathique. Leone n’est sans doute pas féministe (quoique), mais cette scène est douloureusement juste quand aux pulsions masculines. Mais je ne vois en quoi le film aurait fait du mal à la société :). Quand à « Scarface » le problème est aussi la façon dont le film a été reçu, voire récupéré par certains. Je n’y avais pas vu à l’époque Tony Montana comme un héros potentiel, mais bien un personnage terrifiant dans la lignée de celui de Hawks.

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    • Strum dit :

      Bonjour Vincent. Pareil que vous, c’est le film de Leone pour lequel j’ai le plus d’attachement. C’est un film qui m’avait surpris par sa profondeur quand je l’avais découvert, à une époque où je n’avais pas une très bonne opinion de Leone. Et puis, il y a cette musique de Morricone… S’agissant d’Il était une fois en Amérique : on peut même dire que Noodles est un sale type. C’est la singularité du film que d’en faire son protagoniste principal et cela montre la vision très noire que Leone avait de l’homme, pour lui incapable de réfréner ses pulsions en effet. Dans le film, le premier viol est encore plus problématique à mon avis, mais j’y reviendrai quand je chroniquerai le film. Oui, Leone n’était pas féministe, et sans « quoique » pour moi. 🙂

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    • J.R. dit :

      De bonnes remarques @Vincent! … Oui j’ai été un peu trop catégorique avec « … en Amérique ». Mais comme tu l’expliques très bien au sujet de Scarface, le personnage principal a été récupéré comme un héros (par certains) ; et je crois que celui qui a 16 ans est un inconditionnel de Tony Montana, finira, plus mûre, par regarder en boucle « …en Amérique ».
      Si Tony Montana a été récupéré c’est parce qu’il est montré plus « séduisant » que les représentants de l’ordre établi – De Palma et surtout Leone ont un regard très critique envers un certain modèle de société, et une réelle complaisance avec la violence. Certes dans le Scarface de Hawks, c’était déjà un peu le cas : le personnage était séduisant, et Hawks décrivait avec une certaine euphorie le crime organisé… mais le fait que Hawks n’ait jamais jeté un regard très critique sur le modèle américain et l’ordre établi, son film n’a pas tout la même résonance aujourd’hui. La gangster Hawksien s’est un peu un être immature qui veut jouer dans un univers urbain aux cowboys et au indiens – quand il n’a pas trop le béguin pour sa propre sœur ; )
      On pourrait également évoquer Le Parrain… mais nous y reviendrons lors de la parution de la chronique de « … en Amérique »

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  7. Zorglub dit :

    un de mes films préférés… un point c’est tout!
    http://thebinarycoffee.blogspot.fr/

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  8. J.R. dit :

    J’ai vu cet après-midi un énième doc sur Leone (je jalouse beaucoup les fans de Leone, par ailleurs, qui ont droit presque chaque année à une nouvelle édition HD de leurs films préférés, serait-il à la mode?), et celui-ci, Leone, semble d’adjugé la paternité du style musical de ses films… Noël Simsolo, une groupie de Sergio, prétend, qu’il faisait composer la musique avant le tournage, parce qu’il se méfiait de Morricone et qu’il voulait créer à partir de la musique : ce que je conçois parfaitement. J’ai lu à mon âge, pas mal d’interviews de Leone, qui est un cinéaste que j’estime d’ailleurs beaucoup, qui m’impressionnait enfant, mais j’ai remarqué que celui-ci se donnait toujours le beau rôle dans ses anecdotes, hors je pense que c’est un cinéaste qui a été estimé sur le tard et qu’il a dû essuyer beaucoup de déconvenues… et comme j’aime l’humour absurde je dirai volontiers que Leone n’a jamais fait un bon film sans la musique de Morricone, mais que Morricone a fait de très bonnes musiques sans les films de Leone

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    • Strum dit :

      D’accord avec ta dernière phrase, Leone avait du talent (et le faisais en effet savoir en interview) mais doit beaucoup à Morricone, ce qui était déjà notre conclusion ci-dessus.

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