Le cinéma sommé de rendre des comptes

Dans le mouvement qui s’enclenche de moralisation des moeurs de l’industrie du cinéma à la suite de l’affaire Weinstein (nécessaire et louable prise de conscience ), certains films se retrouvent pris à partie au motif, notamment, qu’ils glorifieraient des héros harceleurs ou sexistes. Le cinéma est de nouveau sommé de rendre des comptes pour des comportements se déroulant dans la réalité. L’art a toujours été un bouc émissaire des plus serviables car il ne peut se défendre lui-même.

On peut déceler dans le mouvement actuel trois aspects distincts mais qui forment ensemble une tendance.

Le premier consiste à jeter un voile pudique sur le passé au nom du politiquement correct. C’est en vertu de cet impératif qu’un cinéma de Memphis, au Tennessee, quelques semaines après le crime raciste de Charlottesville, a refusé de diffuser Autant en emporte le vent cet été parce que le film serait représentatif d’une culture raciste. Regrettable décision : le cinéma est une des mémoires du passé et celui qui ne connait pas ce dernier est condamné à le revivre. Nous avons besoin de cette fenêtre qui nous montrait ce que nous étions.

Le deuxième consiste à condamner par principe des films réalisés par des cinéastes ayant eu dans le privé un comportement déplacé allant pour certains jusqu’aux infractions pénales. Question aussi vieille que l’art. Le talent artistique n’absout personne et un artiste n’a pas tous les droits. Mais faut-il pour autant bannir ou refuser de diffuser une oeuvre d’art qui par elle-même est innocente des actions commises par son auteur ? L’art ne peut rendre des comptes en lieu et place des artistes. La qualité d’une oeuvre d’art n’est pas corrélée à la qualité morale de son auteur et il y a des salauds qui ont du talent. Surtout, cette question est trop importante, trop difficile, pour que la censure nous prive d’en débattre. C’est à chacun de juger en son âme et conscience s’il refuse de lire Céline car c’était un collaborationniste antisémite, s’il s’interdit de voir un film de Polanski à cause des accusations (et même davantage) qui le poursuivent ou s’il s’émeut suffisamment des déclarations de Tippi Hedren pour expulser Hitchcock de son panthéon cinématographique. Les juges, ce sont nous, les spectateurs, pas la société, pas un groupe déclaré auto-possesseur du bien commun quand bien même il partirait d’intentions louables. La Cinémathèque ne peut s’ériger en juge des moeurs pour nous, ne peut se démettre de son rôle de montrer des films. Prenons garde que cette pente ne devienne bientôt boite de Pandore nous obligeant à scruter la vie privée des cinéastes pour ne plus diffuser que ceux ayant montré patte blanche.

Le troisième, plus récent, et plus inattendu, a pris pour cible le contenu de films qui passaient jusqu’ici pour d’aimables divertissements. Voilà qu’Indiana Jones et Han Solo sont mis au pilori pour misogynie voire harcèlement. Voilà que James Bond devient la personnification d’un sexisme d’un autre âge. A travers ces reproches dictées par une émotion bien compréhensible mais qui grossissent pour les besoins de l’argument des aspects de leur caractère déjà connus (personne ne prend Indiana Jones et James Bond pour des modèles de féminisme), transparait en fait une question qui n’est pas nouvelle : celle de l’influence du cinéma sur les moeurs. Il est régulièrement accusé d’en avoir une mauvaise. Mais le cinéma n’a jamais dicté à quiconque son comportement. Chacun en reste responsable. La seule prétention du cinéma, c’est de divertir, de faire rêver, de porter des fantasmes plus ou moins avouables, de matérialiser parfois la vision du monde d’un artiste avec laquelle on peut se sentir plus ou moins en accord, d’autres fois de faire réfléchir sur la marche du monde, et d’être, consciemment ou inconsciemment, le reflet d’une réalité humaine dont il est tributaire. C’est de cette réalité que tout part, c’est elle qui doit d’abord changer, et pas le cinéma qui n’est que fiction et se passerait bien de jouer une fois de plus le rôle de bouc émissaire. Nous n’avons pas besoin de juges collectifs pour juger de la respectabilité d’un film à notre place, et nous n’avons pas besoin que le cinéma se fasse maitre d’école et nous éduque. Ce n’est pas qu’il n’y ait pas certains films (pas ceux discutés ici) qui donnent dans le simplisme ou la provocation (qui peut être cathartique), c’est que ce n’est pas la vocation de l’art de respecter ou d’imposer des normes. Et je l’écris alors même que certains films me mettent mal à l’aise par leur représentation de certains comportements ou excès (on peut avoir ses préférences) ; mais je l’accepte comme le témoignage de réalités humaines dont la suppression du champ cinématographique serait, outre le raidissement qu’elle montrerait, de l’ordre du déni. Voilà pour ces quelques réactions face aux questions difficiles qui agitent en ce moment même notre société dans son rapport au cinéma.

Strum

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24 commentaires pour Le cinéma sommé de rendre des comptes

  1. kawaikenji dit :

    Triste époque de moraline féministe… Bizarrement, Jane Campion et ses personnages féminins aux comportements et discours ouvertement sexistes ne sont eux nullement condamnés !

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    • Pascale dit :

      Il ne s’agit pas d’évoquer ou « condamner » des personnages fictifs mais des personnes réelles aux comportements inappropriés (comme disent les américains). Votre commentaire reviendrait à condamner Bruno Ganz d’avoir interprété Hilter (PAR EXEMPLE).

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  2. princecranoir dit :

    Toutes ces affaires me consternent, à commencer par celle qui touche Roman Polanski. ON peut penser ce qu’on veut de l’homme en effet, et de toutes façons, toute forme de défense que ce réalisateur dont la vie ne semble être qu’un long cauchemar sans fin depuis sa plus jeune enfance (ce qui aura sans doute nourri ses meilleures créations artistiques) ne sera jamais véritablement audible. Je crois d’ailleurs qu’il a pris le parti de garder le silence.
    Sur ce je m’en vais brûler tous les films de cet ignoble raciste de Griffith, ainsi que ceux de ce coureur de jupons invétéré qu’était Chaplin.

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  3. Strum dit :

    Oui, c’est le problème de cette pente que je soulignais : l’ouverture d’une boite de Pandore qui obligera à brûler plusieurs cinéastes et qu’on aura du mal à refermer.

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  4. pascale265 dit :

    Vaste sujet/débat dont tu parles fort bien et dont il est difficile de discuter.
    D’autant plus quand on est une femme, au risque de se voir traiter de défenseuse de l’ignominie.
    Je me garde donc bien d’en dscuter.

    Étant donné tout ce qu’on met dans le terme harcèlement, 100% des femmes ont été harcelées. C’est lamentable et pénible je t’assure car pour le « petit » harcèlement du quotidien on se contente de sourire ou de ne pas relever pour ne pas envenimer les choses… autre et vaste débat.

    S »agissant des films et de leurs auteurs ou interprètes… cette chasse aux sorcières déballée en place publique me dégoute car les harceleurs, voire plus, anonymes ne subissent pas ce lynchage et cette indignité mondiale alors qu’être femme et se présenter au commissariat si on ne porte pas un nom fameux doit toujours être aussi délicat.

    Pendant une coupe du monde, il y a 65 millions de sélectionneurs en France (moins moi) et autant de « juges » actuellement.
    C’est un sport national.
    Avoir et donner son avis sur tout.

    Je continuerai à adorer Verbal Kint (pas sûre de l’orthographe) et The ghoswriter (entre autre)…
    Et pendant c’temps là à Vera Cruz…

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    • Strum dit :

      Merci Pascale, effectivement, c’est un sujet dont il est difficile de discuter. Je ne supporte pas l’idée du harcèlement. Et Mme Strum m’a déjà raconté avoir été importunée plus d’une fois dans la rue. Donc je suis convaincu du caractère très pénible et fréquent de la chose. Et je pense que les femmes ont tous les droits pour en parler. Ma modeste contribution au débat, écrite sur un coup de tête, n’avait pour objet que de dire que ce n’était pas en s’en prenant au cinéma que l’on changerait certaines mentalités.

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  5. Hyarion dit :

    Très bon article, Strum. Je n’aurai pas dit mieux.
    Je ne vais pas m’interdire, pour ma part, de voir et d’apprécier des films de Hitchcock ou de Polanski sous prétexte que, pour certaines personnes, il faudrait mélanger absolument les hommes et leurs œuvres pour mieux les mettre dans un même sac moraliste fait de certitudes absolues sur ce que serait le « Bien » au jour d’aujourd’hui.
    Toutes ces histoires de « guerre des sexes » avec « essentialisation » des rôles (femmes « toutes victimes », hommes « tous criminels »…) me dépasse complètement : il n’y a pas de nuance, il n’y a pas de souci d’équilibre dans tout cela, alors même que l’atteinte à la dignité de la personne humaine et la question du libre consentement dans les relations sexuelles reste évidemment des sujets graves et essentiels. Et comme tu l’as justement dit, en tout cas, l’art n’a pas à être attaqué et servir de bouc émissaire.
    Pour l’anecdote, je signale ce curieux témoignage recueilli devant la Cinémathèque française le soir de la manifestation contre la rétrospective consacrée à Polanski (le 30 octobre dernier), et publié dans le journal « Le Monde » :

    « Les hommes de pouvoir se protègent les uns les autres. Ici, c’est franchement un cas de figure », analyse Anne-Laure, du collectif La Barbe.
    « J’avais adoré Le Bal des Vampires quand j’étais petite, raconte cette directrice artistique freelance de 41 ans en ajustant sa barbe postiche, signe de reconnaissance de ce groupuscule d’intervention. J’ai montré récemment le film à ma fille de 13 ans, elle a trouvé ça dégoûtant, plein de sous-entendus, les filles n’y sont représentées que comme des amusements et les mecs y sont des gros débiles queutards. Ma fille avait un regard critique que je n’avais pas du tout à son âge. Il y a un truc qui s’est passé. Les générations qui viennent sont moins soumises à la séduction, à la domination. On les a élevées différemment. »

    Pour moi, le « truc qui s’est passé », c’est que plus les choses changent et plus elles restent les mêmes : nous ne parlons pas des faits tels qu’ils sont, mais tels que nous sommes, faillibles et imparfaits. Dans un monde qui n’est pas figé, mais qui n’aura peut-être pas plus de sens avec les valeurs de cette gamine de 13 ans qu’avec celles de sa mère quand elle était petite. Et concernant « Le Bal des vampires », comme pour tout autre film, comme tu l’as écrit, Strum, celui n’est jamais que « le reflet d’une réalité humaine dont il est tributaire » : si vous avez un problème avec ça, plaignez-vous du réel tel qu’il est, mais pas de la créativité artistique. Avoir un regard critique est une très bonne chose, mais cela ne veut pas dire que ce regard doit forcément n’être que négatif, car tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Rechercher un point d’équilibre entre remise en cause et reconnaissance me parait plus juste. Mais hélas, chacun voit trop souvent et volontiers midi à sa porte…

    Amicalement,

    Hyarion.

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    • princecranoir dit :

      Je découvre cette anecdote sur « le bal des vampires » qui me consterne au plus haut point. Je crois que ces « barbues » à la cause pourtant largement recevable, vont finir m’exaspérer autant que tous ces anti-specistes végans qui viennent quotidiennement nous faire la leçon. J’ai envie de dire comme dans le film « les combattants », « ben si c’est ça les filles d’aujourd’hui, merci bien et vive la France ! »

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      • Strum dit :

        Je ne sais pas qui est cette femme qui parlait ainsi du Bal des vampires, mais on ne sait pas, peut-être qu’elle a été victime de harcèlement et parlait sous le coup de l’émotion. Je n’attacherais pas trop d’importance à son propos dont tout le monde voit bien ce qu’il a d’excessif. Il y a une tendance aujourd’hui, accentuée par les médias qui hystérisent toujours tout et mettent en exergue beaucoup de bêtises.

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        • pascale265 dit :

          La dame barbue dit tout et n’importe quoi…
          que sa fille n’ait pas aimé le Bal est une chose qu’on peut admettre et comprendre… Mais balancer que les filles d’aujourd’hui sont moins soumises à la séduction m’a presque fait rire si ce n’était aussi con et complètement inverse à la réalité.
          Je suis terrifiée de voir ma petite fille qui, à 9 ans pousse très vite (TROP vite) dans un monde où elle est plus que jamais sommée d »être mince et jolie malgré tous nos efforts pour l’éduquer sans ces injonctions,
          où la cour de récréation est divisée en 2, les filles ne doivent pas accéder au terrain où ces messieurs jouent au foot (systématiquement et à TOUTES les récréations) de peur qu’elles ne se fassent mal etc…
          de mon temps (un jour ou l »autre on devient cette vieille conne sentencieuse qui dit « de mon temps ») les ballons et jouets extérieurs étaient interdits… ça développait peut être l’imagination… des garçons.
          Pourquoi les garçons aiment tant le foot restera toujours un mystère inexplicable pour moi.
          Sans doute comme une fille doit être jolie un garçon pense t’il qu’il va devenir ballon dor et gagner des sommes indécentes.
          Qu’il y a t’il de plus simple que de shooter dans un ballon? Franchement je ne vois pas…
          Mais je m’égare 🙂
          Désolée pour cette digression footballistique. Mais je sais aussi qu’un garçon qui a le bon goût de ne pas aimer le foot à l’école est exclu.

          Tu as raison en tout cas, s’en prendre au cinéma ne résoudra rien et ne fera tout au plus qu’exacerber notre facilité à juger et notre goût du voyeurisme : tiens un tel aussi ??? Je m’en doutais…
          Beurcke.

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          • Strum dit :

            En effet, la représentation dominante des femmes, en particulier dans la publicité, répond au critère du « mince et jolie ». Je pense que c’est aux parents de lutter contre les stéréotypes en armant leurs enfants d’un esprit critique.

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            • kawaikenji dit :

              bah ce qui serait triste c’est qu’elles doivent répondre au critère « grosse et moche » non ? même si certains magazines branchouilles comme Les Inrocks essaient de nous vendre Beth Ditto ou l’horrible féministe Lena Dunham comme la crème du sexy…

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          • kawaikenji dit :

            le foot c’est quand même plus intéressant que le cinéma !

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    • Strum dit :

      Merci Hyarion. Rien n’est tout blanc ou tout noir. Le sujet est difficile parce que quand on a été victime de harcèlement ou pire, je comprends que la douleur que l’on ressente inspire des jugements exagérés ou dictés par l’émotion. Une victime a plus le droit qu’un autre de parler avec émotion. Mais le problème de tout voir à travers une grille de pensée exclusive est qu’on voit les choses de manière exclusive aussi, en se focalisant sur, en grossissant, certaines choses, ce qui amène comme dans ton exemple à considérer le bal des vampires (oui, il y a des vampires qui mordent des femmes dedans car… ce sont des vampires) comme une « oeuvre dégoutante ». Chacun a tendance à voir midi à sa porte comme tu le dis.

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  6. Bravo Strum pour votre article qui dit bien les choses. Nous vivons de plus en plus sous la dictature du politiquement correct. Chaque citoyen et chaque artiste doit surveiller son « bon » comportement au risque d’être dénoncé, poursuivi par les représentants auto-proclamés de lobbies, de minorités et d’associations activistes qui veulent réécrire l’histoire selon leurs paramètres militants.
    L’art et la morale n’ont rien à faire ensemble et il ne faut pas confondre, en effet, l’œuvre et l’homme. L’art et la littérature sont remplis de sales types. Et alors…Je suis triste de savoir qu’Hitchcock s’est comporté comme un « vieux dégueulasse » avec Tippi Hedren. Je suis désolé pour elle, et pour lui, mais cela ne m’empêchera pas de voir ses films. Au contraire. Idem pour Polanski. Attention ! le « goulag » intellectuel nous guette.

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    • Strum dit :

      Merci Jean-Sylvain, le politiquement correct a bien des défauts et est contradictoire en effet avec l’idée même de l’art. Et la médiatisation à outrance, ainsi que la « dictature de l’émotion », empêchent le recul, qui est pourtant indispensable. En tout cas, je garde soigneusement mes DVD d’Hitchcock et Polanski auprès de moi.

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  7. Je suis tout à fait d’accord avec votre point de vue.
    Une oeuvre d’art ne devrait pas être jugée en fonction de ce qu’on sait ou croit savoir sur l’artiste.
    Chacun devrait être libre de voir ou ne pas voir tel ou tel film.
    Par contre, je trouve discutable qu’on organise des rétrospectives et qu’on mette à l’honneur des artistes de ce genre.

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  8. J.R. dit :

    Salut,
    Es-tu au courant de cette dérive : https://www.courrierinternational.com/article/cinema-lacademie-des-oscars-se-dote-de-nouvelles-regles-pour-favoriser-la-diversite
    Je me moque des prix comme de ma première chemise (quoi que ma première chemise quand même c’était pas n’importe quoi)… mais c’est inquiétant. Les totalitarisme veulent toujours contrôler les arts, ce soir je suis inquiet pour le cinéma, pour ma culture et pour ma civilisation…
    Les films indépendants vont recruter beaucoup de stagiaires transsexuels pour rentrer dans les quotas désormais… Les anges exterminateurs ont pris le pouvoir, sauve qui peut!

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    • J. R. dit :

      Au nom de l’égalité et de l’universalisme chacun va être sommé de déclarer son origine et ses habitudes sexuelles, et c’est sa nature, et non plus ses compétences, qui sera jugée. C’est le paradoxe : l’horreur identitaire !

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    • Strum dit :

      Hello J.R. Hélas, cette annonce est une évolution logique dans le contexte actuel et s’inscrit dans la lignée des mesures de discriminations positives prises par plusieurs organismes, publics ou privés, aux Etats-Unis (et désormais ailleurs) depuis plusieurs années. #Metoo n’a fait qu’accentuer cette tendance. Je pense d’ailleurs que cela fait plusieurs années que l’académie des Oscars et les votant tiennent de plus en plus compte de considérations sociales et politiques. Le changement qui aura le plus d’impact c’est celui qui porte sur le corps électoral des votants, qui va changer pour les Césars en France suite à la polémique de l’an dernier. Je trouve cela tout aussi déplorable que toi mais je ne suis pas surpris et je n’assimilerais pas les excès du politiquement correct au totalitarisme. Et puis, les Oscars et les Césars, cela ne m’a jamais vraiment intéressé dans la mesure où il y a toujours eu des considérations autres qu’artistiques entrant en ligne de compte selon les époques.

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  9. J.R. dit :

    « je n’assimilerais pas les excès du politiquement correct au totalitarisme »
    J’aimerai bien être aussi optimiste que toi. Mais il y a aujourd’hui une tentation de faire table rase du passé, de créer un homme nouveau, sociétalement pur, une séparation du public et du privé, de plus en plus ténu, un contrôle important des comportements, et sous prétexte d’antiracisme et autres nobles causes, le délit d’opinion fait loi : on ne nous dit plus ce qu’il ne faut pas penser, mais ce qu’il faut penser. C’est certes un totalitarisme doux… pour l’instant.
    Merci de ta réponse éclairée.

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    • Strum dit :

      Oui, on observe en effet ces tentations et ces risques. Il y a beaucoup de comportements opportunistes en particulier. Je ne suis pas spécialement optimiste, mais je pense qu’il faut trier le bon grain de l’ivraie et le concept de « totalitarisme doux » ou de « dictature douce » ne me parait pas adéquat pour décrire ce qui se passe. Quoiqu’il en soit il faudra essayer de préserver l’essentiel en argumentant et en faisant valoir que les films eux-memes sont des moyens de communication, de compréhension. PS : justement, ne passons pas à côté de l’essentiel : tu n’as pas commenté sur le Ford !

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